Yamato Nadeshiko

Vous ne me comprendrez jamais. Vous qui êtes nés dans de petits villages, vous qui êtes peut-être fils de fermier. Ou peut-être même vous qui êtes nés dans une famille de ninja qui vous auront transmis leur art. Peu m'importe qui vous êtes, il n'en demeure pas moins que vous n'avez aucune idée de qui je suis et du pouvoir que j'ai. Contrairement à vous, ma famille voyageait beaucoup. Mes parents, ou mes géniteurs maintenant, le terme parents nous rapprocherait beaucoup trop, étaient des médecins ambulants. Ou plutôt, bien que très peu de membres de ma famille ne l'avouent, je fais partie d'une lignée d'illustres ninjas médecins. Au meilleur de notre art, les enfants de la famille avaient l'obligation de se marier avec un individu pratiquant la médecine sous l'une de ses formes pour améliorer le savoir familial.

C'est de cette lignée que naquit ma mère. Il est dit que tant qu'un enfant n'est pas marié, il doit continuer à voyager et à apprendre auprès de ses parents l'art médical ainsi que les diverses compétences reliées à toutes sortes de médications. Et, bien sûr, il y avait la formation de ninja qui occupait secrètement beaucoup de nos temps libres. Ainsi donc, ma mère voyageait avec son propre père et sa propre mère.

Un jour, ils arrivèrent dans un petit village côtier où rageait une épidémie de grippe. Dès que l'on sut qu'ils étaient médecins, on les implora de leur offrir leur aide, en échange de quoi ils seraient nourris et logés gratuitement. C'est incroyable le pouvoir qu'ont les médecins. Dès qu'on arrive quelque part on nous implore et on croit naïvement en nous. N'ont-ils jamais compris que nous avons le droit de vie et de mort sur les proches qu'ils nous implorent de sauver? Mais ça, c'est une autre histoire.

C'est alors que ma mère, qui participait bien sûr à l'équipe des soins, rencontra mon père. De deux ans son aîné, il souffrait de la même grippe virulente que les autres. Comme son état était plus que critique, on assigna ma mère à sa seule surveillance. Elle le veilla pendant près de quatre jours consécutifs avant qu'il ne commence à lui parler. Comme son état s'améliorait, ma mère commença à lui raconter des histoires de voyages, des rêves qu'elle avait déjà faits. Tout ce qui pourrait encourager le malade et lui faire comprendre qu'il n'était pas seul. Jumelé à nos concoctions de famille, il se remit lentement mais sûrement, gardant toutefois des séquelles permanentes. À chacune des saisons froides il tombait malade pour environ trois jours et il a toujours eu du mal à marcher plus d'une heure sans pause. Quoi qu'il en soit, il s'agissait d'un homme respectueux qui adorait rire et courtiser ma mère.

Ils étaient au village depuis près d'un mois et mon père était alors pleinement rétabli. Aussi, mon père et ma mère avaient commencé à se fréquenter secrètement. Toutefois, au moment de partir, elle fut bien forcée de l'annoncer à ses parents. Comme le voulait la tradition, ils demeurèrent au village quelques semaines de plus le temps de voir si la relation était la bonne et, si oui, de célébrer l'union. Comme vous l'aurez deviné, ils étaient amoureux. De plus, ma mère alors âgée de 21 ans n'en pouvait plus de vivre avec ses parents, bien qu'elle affirma toujours être avec mon père strictement par amour.

On célébra leur mariage et après leur avoir souhaité tous leurs voeux, les parents de ma mère reprirent la route. Mes parents quant à eux ignoraient s'ils voulaient poursuivre la tradition familiale. Afin de voir si cette vie conviendrait à son mari, ma mère entreprit d'apprendre à mon père comment manier son chakra. Toutefois, il s'avoua être la personne la moins apte que je connaisse à utiliser son chakra. Fort heureusement pour moi, il s'avéra être un génie dans tout ce qui avait traits aux médicaments et autres substances. Il devint un chimiste hors pair, développant antidotes par-dessus antidotes. Il m'a appris beaucoup par la suite. Mais bon, je n'étais pas encore là.

Maintenant qu'il pourrait lui aussi sauver des vies, le fait de devenir vagabond ne le dérangeait plus autant. Curieux comme le pouvoir attire les hommes, malgré tout ce qu'ils en disent. Ils partirent donc au printemps vers l'ouest. Ils vagabondèrent de villages en villages, soignant en échange de nourriture et d'endroit où dormir. Bien entendu, ma mère savait comment déceler une grossesse grâce à son chakra, mais elle avait préféré ne pas vérifier, comme pour se faire la surprise. Aller savoir. Ce furent donc les nausées matinales qui lui confirmèrent son état.

Le bébé en question était mon grand-frère, Masaru. Il fut, bien évidemment élevé selon les traditions familiales, tout comme moi. Deux ans plus tard, j'entrais dans le monde des vivants. On me donna le nom de Nadeshiko, l'oeillet superbe. On commença à nous enseigner le japonais et les mathématiques dès notre plus jeune âge. Puis vinrent les cours plus scientifiques et les premières leçons de contrôle du chakra. J'avais sept ans et je commençais à peine à manier mon chakra que j'étais déjà plus habile que mon père. Fort heureusement, il avait un autre champ de connaissance dont il me fit profiter vers mes onze ans. Je commençais à repérer les plantes et à apprendre leur nom, comment je devais les traiter pour profiter pleinement des substances qu'elles renfermaient. De plus, je commençais à grimper aux arbres et à manier les senbons. Selon ma mère, nous pourrions être victimes d'attaques de ninjas vagabonds et il fallait être prêt à tout. Clairement, je suis née d'un clan d'érudits qui privilégient le savoir sous toutes ses formes.

Pendant que, encore jeune et naïve, je m'émerveillais de tout ce que nous pouvions faire, mon frère lui se questionnait. Peut-être était-ce car il était plus vieux, mais il avait toujours une longueur d'avance sur moi, ce qui avait le don de m'énerver d'ailleurs. Il se demandait, mais pourquoi est-ce qu'on les aide toujours? Pourquoi travailler si dur et développer de tels dons s'ils ne nous servaient qu'à emprunter une grange pour dormir et recevoir un morceau de pain chacun? Mon frère avait plus que sa dose d'ambition et me voir me plier ainsi aux moindres caprices de mes parents le rendait malade. Souvent il m'évoqua le sujet, tentant de me faire comprendre à quel point nous méritions mieux. Nous avons le droit de vie et de mort sur eux! Ils croient donc que leur vie ne vaut qu'une poignée de pain? Pourquoi ne nous admirent-ils pas davantage? Et il continuait ainsi sans cesse, persuadé que moi au moins je l'écouterais. Maman le grondait toujours, lui disait qu'il devait modifier sa façon de penser et être plus altruiste. Qu'un médecin se devait d'être généreux et accepter de donner plus que ce qu'il recevait. Mais ça n'a jamais arrêté mon frère. Il avait 17 ans lorsqu'il tua son premier patient.

Nos parents le questionnèrent longtemps sur la question, mais je crois qu'ils le savaient déjà. Il avait déjà sauvé plusieurs vies, pourquoi cette fois-ci l'opération s'était-elle soldée par un échec? Nous avions une formation hors du commun pour notre âge sur le corps humain. Cela représentait les connaissances de dizaines de générations avant nous. Pourtant, la seule chose qu'il trouva pour se justifier fut que le patient avait une maladie trop avancée au rein, une tumeur trop solidement encrée. L'autopsie lui donna raison, bien que mes parents ne le croyaient toujours pas. Il vint me trouver au courant de la semaine suivante et me fit jurer de ne rien révéler à personne. Il me décrit la sensation que ça faisait, toute l'ampleur du pouvoir qu'il avait eu sur cette femme. Au début j'ai eu peur, mais je n'ai rien dit. Malgré la peur qu'il m'inspirait à l'époque, je l'aimais beaucoup trop pour le dénoncer. Le code familial est très strict envers ceux dont les objectifs diffèrent de ceux établis et nous le savions tous.

L'année suivante, j'ai sauvé ma toute première vie. Un gamin de dix ans dont la jambe saignait abondamment suite à un accident dans les champs. Une fois que j'eus réussi, toute ma famille me félicita plus que nécessaire. Et bien sûr, mon frère me demanda si j'avais bien saisit maintenant tout le potentiel que nous portions. Déjà pour lui, nous étions des dieux. Mais toujours aussi naïve que j'étais, je me disais qu'il fallait suivre les enseignements familiaux ou les conséquences seraient bien trop grandes. J'ai sauvé plusieurs vies au cours de cette même année et je sais que mon frère tua trois de ces patients durant la même période. Comme pour la première fois, il se confiait à moi et me disait sans craindre qu'il avait envie d'exercer son pouvoir de plus en plus souvent. Je tentais de lui rappeler les conséquences que cela pouvait lui apporter, mais il faisait la sourde oreille et me disait sans cesse que j'ignorais ce que je manquais.

Une autre année passa et il développa de nouvelles habitudes. Il s'intéressait plus que jamais aux poisons et aux divers produits créés par notre père. Il me confia à plusieurs reprises s'être faufilé en douce durant la nuit pour aller empoisonner ou simplement tuer des gens. Durant sa dix-neuvième année, il tua quatorze personnes. Devant les familles des patients que nous sauvions il était de plus en plus arrogant, se permettant de critiquer ce que les familles nous offraient en retour pour nos services. Il me parla même une fois de voir si les gens d'une même famille étaient prêts à tout pour sauver leurs proches. Une vie pour une vie, ça c'était un prix intéressant. Mon frère était devenu un véritable tueur en série lorsque ma mère décida qu'elle devait agir. Un soir, elle demanda à mon frère de l'accompagner dans les bois, lui dit qu'elle devait lui parler. Mon frère me lança un dernier de ses sourires ravageurs, levant les yeux au ciel comme si cela l'énervait plus qu'autre chose et ils sont disparus dans la nuit. Ma mère est revenue au petit matin, mais je n'ai plus jamais revu mon frère. J'avais 17 ans et comme lui, j'avais bien envie de tuer l'un de mes patients.

J'étais furieuse contre ma mère. Lorsque je lui demandais des explications, elle disait seulement que justice avait été faite. Ça ne faisait que me pousser davantage à bout. Oui, il avait profité du pouvoir incommensurable qu'il possédait, mais ces gens nous le devaient bien. Plus le temps passait et plus je comprenais qu'en continuant de me plier à leurs ordres je ne ferais que vagabonder toute ma vie en mendiant contre mes services. Nous aurions dû être adulés, être admirés et remerciés de tous. Et pourtant nous dormions à la belle étoile ou dans une écurie lorsque nous avions de la chance. Bientôt je devrais me trouver un prétendant et poursuivre la lignée, moi Nadeshiko, la jeune fille modèle. Pourtant, cette idée me réjouissait de moins en moins. Comme pour me motiver davantage dans la voie que mon frère avait tracée pour moi, un certain événement se produisit.

Mon père, ayant toujours des séquelles de la maladie qui l'avait frappé près de vingt ans plus tôt avait tendance à être malade bien plus facilement. Dans l'un des villages où nous nous arrêtâmes, une femme était gravement malade et personne n'osait vraiment l'approcher. Mon père, pharmacien hors pair, se proposa pour l'aider. Il demeura à son chevet une semaine au bout de laquelle la femme succomba à sa maladie. Fait qui n'était pas étonnant si l'on connaissait les antécédents médicaux de mon père, il contracta la maladie. Près de dix jours plus tard il nous laissait seules, ma mère et moi. C'est dans cette période que je changeai le plus. Je récupérai toutes les notes et ingrédients du travail de mon père et m'isolai dans les bois pour plusieurs jours. Ma mère pleura longtemps, mais dû prendre sur elle et vint me rejoindre. Elle tenta de me rappeler qu'il y avait plein d'autres malades qui auraient besoin de nous. Ce fut la goutte d'eau qui fit exploser le vase. S'en suivi une dispute qui se termina avec un féroce combat de kunoichi. Elle tentait de me faire comprendre tout le bien que je pouvais apporter au monde. Je lui reprochais d'avoir assassiné mon frère et de n'être qu'une sotte qui se ferait avoir toute sa vie. Au final, nous terminâmes le combat dans un bain de larmes, toutes deux incapables de faire réellement du mal à l'autre. C'est ainsi que je pris mes effets, ainsi qu'un petit extra composé des poisons et notes de mon père et de plusieurs senbons de ma mère, et je partis. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue depuis, cette pauvre femme qui doit continuer à se battre pour sauver des gens qui ne le méritent même pas.

Je passai l'année suivante à relire les notes de mon père et à développer une technique me permettant de jumeler les poisons au ninjutsu. Mon affinité première étant l'eau, je ne doutais pas que le contrôle du poison devait être semblable. Au bout de mois acharnés de travail, je me mis à chasser. Je testais mes techniques sur les animaux sauvages que je rencontrais, comprenant de plus en plus les propos de mon frère. J'ai tué quatre personnes durant cette période, des gens dont je me souviendrai toujours, car grâce à eux, j'ai compris l'ampleur de mes capacités. J'ai compris pourquoi mon frère ne cessait de répéter que j'étais telle une déesse aux yeux du monde. J'avais le droit de vie et de mort sur tous ceux que je croisais sous ma couverture de médecin ambulante.

C'est à l'aube de mes dix-neuf ans que je fis une rencontre qui bouleversa ma vie. Une rencontre qui acheva la conception de l'être que je deviendrais toute ma vie durant. Il m'a offert un but.

[En cours]

Bienvenue !

Hajimemashite ~

Tes modifications avaient-t-elles été terminées?

Si oui, es-tu prête à ce que je passe en revue pour la validation? ^^

Merci pour l'acceuil, désolé pour ce si long délai. Je m'explique : il me reste encore à définir la rencontre avec Orochimaru et Anjii ne m'ayant pas recontacté avant aujourd'hui, ma motivation avait légèrement baissé et j'étais dans l'impossibilité de conclure. Ainsi, dès que les choses sont mises au point avec Anjii, je pourrai terminer ma présentation. Cordialement,

Nade'

Courage Yama-san !